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dimanche 18 septembre 2022

LE RETOUR DES TORTUES MARINES DE LA RÉUNION

 

Depuis quelques années maintenant, les réunionnais ont plaisir à retrouver celles que l’on surnomme les doyennes des océans : les tortues marines. 

Alors qu’elles avaient quasiment disparu de nos côtes, désormais, baigneurs attentifs, plongeurs ou simples promeneurs peuvent en observer toute l’année. 

Ti Mat, éclaireur à l’Office de Tourisme de l’Ouest, nous partage les raisons de ce retour encore fragile !

 

Piraterie, colonisation et consommation de la tortue

De nombreux témoignages en attestent. Lorsque les premiers habitants sont arrivés sur l’île de La Réunion, les tortues marines y vivaient en masse…paisiblement.

 Ti Mat nous le confirme. “À l’époque des premiers habitants, au XVIIè siècle, il y avait des tortues partout, notamment dans la baie de Saint-Paul. Tous les jours, on venait en récupérer, on les retournait et les embarquait par dizaines dans les navires.” Il faut dire que, pour l’époque, les tortues marines sont une ressource alimentaire importante. 

Faciles à capturer, elles fournissent une chair protéique, à fortes valeurs nutritionnelles et qui se conserve longtemps. Autre atout considérable : toutes les différentes parties de l’animal étaient utilisées. “D’ailleurs, à l’époque, les équipages comme les populations s’en servaient de véritable garde-manger.” précise Ti Mat. La carapace servait de récipient, les écailles et le cuir étaient particulièrement prisés pour la réalisation de différents instruments.

Ce succès entraînera sa perte. Ainsi, à partir de 1950, les tortues marines disparaissent petit à petit de nos côtes réunionnaises et les pontes de tortues sur les plages deviennent rarissimes. Aujourd’hui, “Une seule tortue pond à La Réunion et le lieu est tenu secret.”. De nombreux acteurs et bénévoles agissent chaque jour pour permettre le retour des tortues marines à La Réunion, notamment en réhabilitant les plages de l’Ouest de l’île.  

Kélonia, Réserve Naturelle Nationale Marine, CEDTM… Des défenseurs des tortues à rencontrer.

En 1977, afin de substituer les produits issus de tortues marines sauvages par des produits provenant de tortues d’élevage, la ferme CORAIL voit le jour à Saint-Leu. Le but : développer l’élevage de tortues vertes afin d’encadrer professionnellement cette pratique, concilier intérêt économique et préservation de l’environnement. 

En 1981, la tortue franche (Chelonia mydas) est reconnue comme une espèce menacée d’extinction. La ferme Corail continue pourtant son exploitation grâce à différentes dérogations jusqu’à finalement s’arrêter en 1994 sous la pression juridique et législative. 

kélonia 

C’est ainsi que le centre Kélonia est créé. Aujourd’hui, l’Observatoire des tortues marines à La Réunion est à la fois un aquarium et un centre de soins et fait figure de véritable ange-gardien des dames à carapaces.

Recueillir, soigner, sensibiliser…Les missions du centre Kélonia et de ses partenaires comme le CEDTM (Centre d’Étude et de Découvertes des Tortues Marines) participent directement au retour des doyennes des mers dans nos eaux réunionnaises. Pour Ti Mat, la mise en place de la Réserve Naturelle Nationale Marine de La Réunion a certainement joué un rôle également. “Il se pourrait que nous ayons plus de tortues marines à La Réunion qui viennent se nourrir depuis quelques années. On pêche moins au bord des côtes. Il y a une bonne restauration des milieux sous-marins… C’est une bonne chose.”.