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jeudi 9 février 2012

Dédiée à sainte Hélène,église paroissiale d' Istres.

 Shooter : Nikon D 3000 / objectif 70/300 mm Macro.
 Aqwaman : Nikon D 3100 / objectif 55/300 mm.

1977 - Congrès national d'archéologie

Dédiée à sainte Hélène, l'ancienne église paroissiale des Istres s'élève un peu à l'écart de l'actuelle commune des Istres et Bury. L'édifice est aujourd'hui désaffecté.

La paroisse des Istres avait pour patron et principal décimateur l'abbé d'Hautvillers, ce qui explique la dédicace peu commune à sainte Hélène ; les reliques de cette sainte étaient, en effet, conservées à Hautvillers depuis le IXe siècle, époque à laquelle, selon la légende, le moine Teutgise les avait dérobées à Saint-Pierre de Rome.

La paroisse des Istres est citée dans le plus ancien pouillé conservé pour le diocèse de Reims, antérieur à 1312 ; l'édifice, en revanche, n'est pas mentionné avant l'extrême fin du XVe siècle. Il apparaît dans les différents états du doyenné d'Épernay, mais le plus ancien qui soit conservé date de 1499, et les renseignements concernant le bâtiment lui-même y sont rares et très imprécis ; ainsi apprend-on, par exemple, que l'église fut « gravement endommagée » par le passage des Huguenots en 1572.

Les textes des XVIIe et XVIIIe siècles, plus nombreux, font état de diverses dégradations. en 1718, l'un des deux bas-côtés est couvert de « paille » ; en 1726, la nef et les deux bas-côtés sont « découverts et en mauvais état ». Quelques années plus tard, les habitants du village, responsables selon l'usage de l'entretien de la nef et des bas-côtés tandis que les décimateurs avaient à leur charge de chœur et ses chapelles, décident de supprimer ces bas-côtés : en 1740, ils démolirent eux-mêmes le bas-côté sud et « remplirent de murailles les vides des arcades de ce côté-là », tandis que les décimateurs bouchaient l'ouverture du transept. Peu de temps après - entre 1747 et 1756 - le bas-côté nord fut détruit de la même façon, sans que cette fois l'on bouchât l'ouverture du bras nord du transept ; celui-ci, appelé « chapelle saint Claude » fut démoli peu après par les décimateurs, répondant aux demandes conjointes du curé et des habitants.



Shooter : Nikon D 3000 / objectif 70/300 mm Macro.

Les interventions postérieures sont peu importantes : elles ne touchent que la vitrerie et la couverture. Les documents d'archives et photographies anciennes attestent que l'état actuel de l'édifice est à peu de choses près celui d'avant 1914 : ceci concerne en particulier la disposition des toitures et le badigeon blanc et ocre, courant au XVIIIe siècle, qui subsiste intégralement à l'intérieur ; l'église des Istres est donc un exemple d'édifice n'ayant subi pratiquement aucune restauration et présentant encore l'aspect qui était le sien aux environs de 1760.


L'édifice associe deux parties chronologiquement distinctes : à une église romane de structure très simple - trois vaisseaux, chœur de plan carré portant le clocher, abside polygonale - on ajouta à l'époque gothique un transept et, flanquant le bras sud, une chapelle polygonale à l'est et une tourelle d'escalier à l'ouest
Les constructions romanes associent un blocage lié au mortier et une pierre locale de couleur grise, la pierre de Faloise, utilisée pour construire la partie inférieure de la façade, l'étage supérieur du clocher, les contreforts, piliers, arcades et entourages des fenêtres ; la pierre de Savonnières, de couleur blanche, apparaît dans les constructions gothiques, entièrement en pierre de taille, notamment dans la tourelle d'escalier.

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